le serpent de courants

Gérard suit son bonhomme de chemin et son bonheur d'être sur l'eau, au rythme des vents ,courants qui le guident et évite les écueils qu'essaie d'anticiper André son routeur qui étudie carte, vents ,courants et routes des autres concurrents.

Son moral suit aussi les aléas de son avancée. Il fluctue donc en fonction de la vitesse et des miles parcourus journellement, mais n'entame en rien le choix de faire cette traversée

Avec tous ces critères météo , la force de rame, la pugnacité, l'appréciation de cette traversée , le travail des routeurs est bien difficile, et André ne compte plus le temps passé à guider et proposer la meilleure route.

D'être en queue de peloton a parfois ses avantages. . . Puisque le rythme suivi a déjà permis à Gérard de calculer son rationnement pour la longueur de sa course. il estime pouvoir se nourrir jusqu'au 12 janvier

Vivres qui s'amenuisent pour tous et avec l'incertitude d'une probable arrivée dans les temps se pose la question de choisir le moyen d'arriver à destination avant la pénurie de nourriture.

Le cerf-volant de secours vient à l'esprit de tous les rameurs, avec hélas la perte de tout classement. Dur à accepter après toute cette longue navigation.

Le passage de ce serpent de courants, de ces tourbillons marins qui ont alimenté les romans d' Edgar Allan Poe ou de Jules Verne reste le problème majeur qui se pose à tous les concurrents aujourd'hui .

Et puis nous, famille, amis, inconnus contaminés par le virus de l'Atlantique à la rame, tous scruteurs d'écran pour vivre cette course, soutenir, se passionner, vibrer, s'émouvoir, transcender avec nos rameurs cette épopée. . . Nous voilà tous inquiets pour eux et la sortie de ce foutu maelstrom qui les empêche d'aller droit au but..

Vamosssssss comme dirait Antonio, notre rameur espagnol

Espérons de tout cœur, que le vent soit plus fort vers l'ouest que ce tourbillon de courants vers l'est, nord ou sud, mais si difficile à atteindre pour filer vers la Guyane. On croise tous les doigts pour la suite .